La grippe aviaire qui frappe les États-Unis depuis 2022 provoque une flambée des prix des œufs, perturbant les consommateurs habitués à ce produit du quotidien. Entre rayons vides et restrictions d’achat, la situation inquiète.
Des rayons vides et des prix en hausse
Dans de nombreuses villes américaines, les supermarchés peinent à garder des œufs en rayon. À Washington et sa banlieue, les clients trouvent souvent des étagères presque désertes. Certains magasins imposent même des restrictions sur le nombre de boîtes achetées pour éviter une pénurie.
Les consommateurs ne tardent pas à réagir face à cette hausse spectaculaire des prix. « Les œufs deviennent chers », constate Samantha Lopez, une étudiante de 26 ans rencontrée dans un supermarché de Washington. « C’est assez difficile, mon budget alimentaire est déjà très serré. »
Même constat du côté de la Floride. Blanche De Jesus, résidant à Miami, regrette cette situation : « Les œufs sont essentiels, ils sont très nutritifs et il est difficile d’en acheter parce qu’ils sont tellement chers… c’est vraiment dommage. »
Une épidémie qui frappe durement la production
La flambée des prix trouve son origine dans une crise sanitaire majeure. Depuis début 2024, la grippe aviaire a entraîné l’abattage de plus de 21 millions de poules pondeuses, dont 13,2 millions uniquement depuis décembre, selon le dernier rapport du ministère américain de l’Agriculture (USDA). Ce virus ne se limite pas aux volailles, il touche également les bovins laitiers, et 67 cas humains ont déjà été recensés, même si la majorité restent bénins et résultent de contacts directs avec des animaux infectés.
« S’il n’y a pas de poules pondeuses, il n’y a pas d’œufs, ce qui entraîne une pénurie et une hausse des prix due à la dynamique de l’offre et de la demande », explique Jada Thompson, professeure à l’Université de l’Arkansas et spécialiste du sujet.
Une flambée des prix qui inquiète
Le coût moyen d’une boîte de douze œufs a bondi de près de 65 % en un an, passant d’environ 2,5 dollars en décembre 2023 à 4,15 dollars un an plus tard, d’après les données officielles. Face à cette flambée, certains commerçants maintiennent des prix élevés afin de réguler la demande.
Même les chaînes de restauration rapide adaptent leurs prix. Waffle House, enseigne spécialisée dans les gaufres, a suscité des réactions en ajoutant un supplément de 50 centimes par œuf. « La pénurie persistante causée par la grippe aviaire a entraîné une augmentation spectaculaire des prix », indique l’enseigne dans un communiqué adressé à CNN, ajoutant qu’elle est « contrainte de prendre des décisions difficiles ».
Les États-Unis sont de grands consommateurs d’œufs, en particulier au petit-déjeuner. En moyenne, un Américain en consomme 277 par an, selon la coopérative United Egg Producers. Un chiffre tout de même inférieur à celui du Mexique, où la consommation moyenne s’élève à environ 375 œufs par an.
Face à cette crise, la production tente de s’adapter, mais les consommateurs risquent de devoir patienter avant de voir les prix redescendre.